Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dominique peut se laisser aller au talent de peindre (avec grâce même, je l’admets) des sentiments ou des paysages ; mais faire cela, c’est se tromper soi-même, c’est être aussi bête qu’un allemand ; le rire n’est pas né.

Sansfin a le talent de Prévôt pour tout avantage ; l’horreur de rouler sa bosse le porte à agir.

Il débute par la chute aux yeux des lavandières, puis son tempérament de satyre, son tempérament furieux le porte à tenter d’avoir Lamiel.

Il corrompt Lamiel, qui se fait avoir pour un écu (je suis fâché que, depuis que cette idée est écrite, Léo de M. de la Touche m’ait volé cette idée ; ce n’est pas ma faute, il me restera peut-être le coloris normand du fin paysan qui gagne cet écu ; je n’ai vu de Léo que l’extrait malveillant par M. de Balzac).

La vanité, la seule passion de Sansfin, la vanité irritable et irritée le porte à montrer à Lamiel qu’il peut séduire la duchesse (modèle : la piccola Maja).

Sansfin met Lamiel aux écoutes, la duchesse l’accable d’outrages.

Ce n’est pas arranger ces outrages qui m’embarrasse, c’est de savoir s’ils produisent un effet suffisamment comique.

Sansfin doit être attrapé en tout et ne