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occupée dans un village des environs d’Orléans à faire la cour à une grand’tante fort âgée et à se ménager une place dans son testament. Tout le village s’était occupé d’un bon de cent francs sur la poste que les Hautemare avaient touché et que le duc avait eu l’idée de leur envoyer d’Orléans comme faisant partie d’un cadeau fait à Lamiel par sa vieille tante.

— Il est vrai, dit Lamiel en rêvant, le duc était parfaitement bon comme Mme la duchesse ; seulement, il était bien ennuyeux.

Elle apprit avec un vif étonnement que le duc s’était échauffé la tête en se croyant profondément amoureux d’elle. Il l’avait cherchée dans toute la Normandie et la Bretagne, trompé par la lettre que Lamiel avait datée de…

Maintenant le duc résiste à sa mère, la passion qu’il prétend avoir lui donne du caractère. Lamiel éclata de rire comme une simple paysanne.

— Le duc avec du caractère ! s’écria-t-elle. Ah ! que je voudrais le voir !

— Ne cherchez pas à le voir, s’écria l’abbé, se méprenant sur le sentiment qui animait la jeune fille ; voudriez-vous augmenter les chagrins de madame ? Je sais par ma tante que ce qu’elle appelle