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avec délices du bonheur de passer pour un des meilleurs élèves de l’école.

Lorsque Mme Hautemare vint enfin annoncer qu’il faisait jour chez la duchesse, Fédor commençait à le regarder comme un homme de beaucoup d’esprit, et Lamiel avait redoublé de considération pour le génie avec lequel Sansfin avait réussi à plaire au jeune duc. Le docteur avait réussi à lui dire pendant un instant, lorsque le jeune duc allait placer à la porte de la chambre occupée par sa mère un magnifique bouquet de fleurs rares apportées de Paris :

— Ce qu’il y a de plus difficile au monde, c’est de plaire à quelqu’un que l’on méprise, je ne sais en vérité si je pourrai parvenir à trouver grâce auprès de ce petit ducaillon.

Fédor monta chez sa mère ; le docteur avait des visites à faire et d’ailleurs voulait se faire raconter par la duchesse tout ce que son fils allait lui dire. Il y aurait naturellement un tête-à-tête pour ce récit, ce qui lui donnerait l’occasion de donner à la duchesse la volonté de l’envoyer à Paris avec son fils.

Mais quand le docteur revint une heure après, il trouva la duchesse dans les larmes et presque dans une attaque de nerfs ; elle ne voulait pas entendre parler du retour de Fédor à Paris.