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s’expliquer avec la duchesse, mais dit au curé que la petite n’avait pas six mois à vivre. Ce mot était cruel pour la duchesse, il la privait de la seule distraction qu’elle eût au monde ; sa fantaisie pour Lamiel était dans toute sa force ; elle fut au désespoir et répétait souvent qu’elle donnerait cent mille francs pour sauver Lamiel. Son cocher qui l’entendit lui dit avec la grosse franchise d’un Alsacien :

— Eh bien ! que madame rappelle Sansfin.

Ce mot rompit la glace. Deux jours après, revenant tristement de la messe dans son carrosse par la grand’rue de Carville, elle vit de loin le médecin bossu et, d’instinct, elle l’appela. Il avait inventé une méchanceté à faire, ce qui le fit accourir au carrosse, de l’air le plus ouvert. Il y monta, et, en arrivant auprès de la malade, il déclara qu’elle était horriblement changée et lui donna des remèdes qui devaient redoubler tous les accidents de la maladie. Cette ruse du coquin eut un succès qui le ravit. La duchesse elle-même devint malade et comme, malgré une apparence d’égoïsme épouvantable, mais qui ne tenait qu’à la hauteur, elle avait l’âme bonne au fond, elle se reprocha amèrement de n’avoir pas voulu permettre qu’on transportât Lamiel chez ses parents. Ce transport eut