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APPENDICE V

CARACTÈRE DE LA DUCHESSE DE MIOSSENS.


Malgré ses quarante-cinq ans, la duchesse de Miossens avait la figure la plus noble ; elle ressemblait tout à fait à ce portrait de Mme  du Deffand que les libraires mettent en tête de la correspondance d’Horace Walpole ; elle avait passé sa vie à attendre la mort d’un beau-père de quatre-vingts ans pour changer son titre de marquise contre celui de duchesse. Simple marquise, mais fort noble à la vérité, et fille d’un cordon bleu, elle exigea de la société du faubourg Saint-Germain, telle qu’elle était vers 1820, les égards que, dans ce monde-là, on accordait alors à une duchesse.

Comme elle n’avait pas eu une beauté supérieure à toutes les beautés, ni une fortune à la Rothschild, ni un esprit à la Staël, le faubourg de 1820 ne voulait pas lui accorder les égards payés à une duchesse.