dix mois de l’année une grande dame de Paris, Mme la duchesse de Miossens ; elle n’avait guère plus de trente ans ; ses traits avaient de la noblesse, elle pouvait même passer pour belle. Sa fortune était fort considérable, au surplus elle en était maîtresse absolue. Cette duchesse tenait surtout à jouer dans le monde un rôle convenable, elle remplissait donc tous ses devoirs avec scrupule ; mais je puis ajouter un fait bien singulier ; jamais, un seul instant dans la vie, elle n’avait cessé d’être sage. On pouvait lui reprocher d’être fière, il faut convenir qu’on l’eût été à moins. Pour la punir de sa fierté, je ferai remarquer qu’elle n’était point aimée de la noblesse des environs. Il faut remarquer que, dans cette partie de la Normandie, on rencontre toutes les trois lieues un château de trente mille livres de rentes.
(Suivent des détails sur le mari de la duchesse, les Hautemare, Lamiel[1]).
Civita-Vecchia, 17 mars 1841.
Quelle injustice pour les paysages de Normandie, etc.
J’arrive chez la duchesse, moi, petit-neveu des notaires de la famille, etc. Puis, l’exposition faite, je dis :
- ↑ Ce premier chapitre se compose de six feuilles ; dès la quatrième page, Beyle n’écrit plus, il jette sur le papier des notes absolument indéchiffrables.