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rieusement que des charmants gilets que votre tailleur vous expédie de Paris.

Fédor fit tout ce qu’il put en ce moment pour ne pas l’aimer, mais il sentit que ne plus la voir était un effort au-dessus de ses forces ; il ne vivait chaque jour que pendant l’heure qu’il passait avec elle. Il lui dit des choses charmantes avec assez de feu et surtout avec une grâce à laquelle Lamiel commençait à devenir fort sensible.

La paix faite, il la mit à cheval, et non sans certains détails charmants pour un amoureux ; il était impossible de trouver une fille plus jolie, plus fraîche, et surtout plus piquante que Lamiel ne l’était en cet instant ; seulement, elle manquait un peu d’embonpoint.

— C’est un des désavantages de l’extrême jeunesse, se dit le duc.

Comme il poussait l’art de monter à cheval jusqu’à la voltige, il y sauta après elle, et plusieurs fois dans la profondeur du bois, il obtint la permission de l’embrasser.

Lamiel arriva de bonne heure à [1] : mais, le lendemain, elle attendit et Fédor ne parut point.

  1. En blanc dans le manuscrit