femmes de la duchesse avaient bien des sentiments bas, mais savaient les exprimer d’une tout autre façon. À la vue de ces robes, Mlle Anselme se fût jetée dans les bras de Lamiel, l’eût accablée de baisers et de félicitations, puis, lui aurait demandé en riant de lui prêter une de ses robes qu’elle lui aurait désignée par la couleur. Cette demande de robe consterna la jeune fille ; des réflexions pénibles arrivaient en foule, elle n’avait donc personne à aimer, les gens qu’elle s’était figurés comme parfaits, du moins du côté du cœur, étaient aussi vils que les autres !
— Je n’ai donc personne à aimer !
Pendant qu’elle se livrait à ces réflexions pénibles, elle restait immobile, debout, et son air était sérieux. La tante Hautemare en conclut que la chère nièce hésitait à lui prêter une des robes qui se trouvaient dans les paquets, et alors, pour la décider, elle se mit à lui détailler tous les services qu’elle lui avait rendus avant son admission au château.
— Car enfin, tu n’es pas notre nièce véritable, ajoutait-elle ; mon mari et moi, nous t’avons choisie à l’hôpital.
Le cœur de Lamiel était déchiré.