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débuts de l’héroïne à Carville, nous avons été séduit, et l’idée de publier ce roman « inachevé » s’est présentée à notre esprit.

Le cas psychologique, renouvelé de Marivaux, que Beyle étudie ici, n’est-il pas à lui seul tout le livre ? N’est-ce pas assez de connaître les influences qui font de Lamiel une fille pervertie, de la voir au château de Carville, choyée et gâtée par la duchesse de Miossens, d’entendre ses conversations avec le machiavélique Sansfin et avec le séduisant abbé Clément, pour comprendre cette curiosité de l’amour qui sera la passion dominante de cette fausse paysanne ? L’unité de ce caractère, dont toutes les manifestations tendent vers un même but, n’est-elle pas un élément suffisant d’intérêt ?

Et même, si certains lecteurs réclament un attrait de plus, ils ne seront pas déçus en lisant Lamiel ; s’ils entrevoient un peu trop confusément, d’une façon trop sommaire, la dernière période de sa vie, cette existence bizarre au milieu des émules de Mandrin et de Lacenaire,