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CHAPITRE XII

NOUVELLES DE PARIS


Ces dames rirent beaucoup de leur peur et s’endormirent tranquillement après avoir prêté l’oreille pendant une demi-heure au profond silence qui régnait dans le village. Le lendemain, la duchesse ne s’éveilla qu’à neuf heures et, un instant après, son fils Fédor était dans ses bras.

Ce jour-là était le 28 juillet 1830. Fédor, arrivant à sept heures, n’avait pas voulu qu’on éveillât sa mère. Il était fort triste.

— Si les troubles ont continué, se disait-il, mes camarades diront que je suis un déserteur ; il faudrait, après avoir embrassé ma mère, obtenir d’elle que je pusse retourner à Paris.

Lamiel, en voyant ce jeune homme si inquiet, serré dans son uniforme, lui trouvait je ne sais quel aspect piètre qui excluait l’idée de force et même de courage. Fédor était gras et mince ; il avait une charmante figure, mais l’extrême peur