« Je serais parfaitement heureuse, ajoutait-elle, si j’étais rassurée sur la santé de Lamiel. »
Dans ces circonstances, Sansfin prétendit que l’apothicaire d’Avranches ne saurait jamais préparer certaines pilules nécessaires pour rendre quelques forces à la jeune malade. Il alla passer plusieurs jours à Rouen ; depuis quelques mois, il entretenait une correspondance assez suivie avec M. Gigard, grand vicaire de confiance de M. le cardinal archevêque. Arrivé à Rouen, il jugea nécessaire de faire la conquête complète du grand vicaire de l’archevêque, et se fit proposer par lui de faire entre ses mains une confession générale ; enfin, il arriva à ce qui était l’objet réel de son voyage, il fut présenté à M. le cardinal, et se conduisit avec tant d’adresse, montra tant d’esprit et de modération, donna des éloges si perfides à M. le curé Du Saillard, qui n’avait pas été à Rouen depuis dix-huit mois, que, lorsqu’il quitta cette capitale, le cardinal eût plutôt écouté une dénonciation de lui contre Du Saillard, qu’une dénonciation du curé contre lui. Arrivé à ce point, ce médecin de la campagne vit arriver à lui la possibilité d’épouser une veuve de la première noblesse qui, légalement, avait plus de quatre-