maigrie ; ne m’écrivez plus sur ce sujet : voudriez-vous me fâcher ? »
Ce fut un grand effort de vertu chez Clélia que d’écrire l’avant-dernière ligne de ce billet. Tout le monde prétendait, dans la société de la cour, que madame Sanseverina prenait beaucoup d’amitié pour le comte Baldi, ce si bel homme, l’ancien ami de la marquise Raversi. Ce qu’il y avait de sûr, c’est qu’il s’était brouillé de la façon la plus scandaleuse avec cette marquise, qui, pendant six ans, lui avait servi de mère et l’avait établi dans le monde.
Clélia avait été obligée de recommencer ce petit mot écrit à la hâte, parce que dans la première rédaction il perçait quelque chose des nouvelles amours que la malignité publique supposait à la duchesse.
— Quelle bassesse à moi ! s’était-elle écriée : dire du mal à Fabrice de la femme qu’il aime !…
Le lendemain matin, longtemps avant le jour, Grillo entra dans la chambre de Fabrice, y déposa un assez lourd paquet, et disparut sans mot dire. Ce paquet contenait un pain assez gros, garni de tous les côtés de petites croix tracées à la plume : Fabrice les couvrit de baisers ; il était amoureux. À côté du pain se trouvait un rouleau recouvert d’un grand nombre de doubles de papier ; il renfermait 6,000 francs en sequins ; enfin, Fabrice