aux ouvriers ébahis tout l’argent qu’il avait dans ses poches, il s’élance dans la voiture.
— Empêchez les gendarmes de me poursuivre, crie-t-il à ses ouvriers, et je fais votre fortune ; dites-leur que je suis innocent, que cet homme m’a attaqué et voulait me tuer.
— Et toi, dit-il au veturino, mets tes chevaux au galop, tu auras quatre napoléons d’or si tu passes le Pô avant que ces gens là-bas puissent m’atteindre.
— Ça va ! dit le veturino ; mais n’ayez donc pas peur, ces hommes là-bas sont à pied, et le trot seul de mes petits chevaux suffit pour les laisser fameusement en arrière. Disant ces paroles il les mit au galop.
Notre héros fut choqué de ce mot peur employé par le cocher : c’est que réellement il avait eu une peur extrême après le coup de pommeau d’épée qu’il avait reçu dans la figure.
— Nous pouvons contre-passer des gens à cheval venant vers nous, dit le veturino prudent et qui songeait aux quatre napoléons, et les hommes qui nous suivent peuvent crier qu’on nous arrête. Ceci voulait dire : Rechargez vos armes…
– Ah ! que tu es brave, mon petit abbé ! s’écriait la Marietta en embrassant Fabrice. La vieille femme regardait hors de la voiture par la portière ; au bout d’un peu de temps, elle rentra la tête.