DE PARME
tendhal fut peu connu de son temps. Sa personnalité reste encore singulière ; du moins a-t-elle cessé
d’être mystérieuse. Grâce aux récentes révélations
de ses amis posthumes, à une correspondance importante, à
des notes autobiographiques, à des documents administratifs, grâce aussi à une lecture plus avertie de son œuvre
critique ou romanesque, on peut suivre aujourd’hui sans
trop de peine l’histoire fort accidentée de sa vie. Simplifiée,
résumée, voici cette histoire.
Marie-Henry Beyle naquit à Grenoble le 23 janvier 1783, Quel compte faut-il tenir, dans l’explication de son caractère, de cette origine dauphinoise ? Il eut dès l’enfance le dégoût de la mesquinerie provinciale, et il avoue que Grenoble lui faisait « mal au cœur ». Mais il appréciait certaines qualités de ses compatriotes : l’habitude et le goût de l’introspection, l’ironie, la peur d’être dupe. Ce sont là, éminemment, des qualités beyliennes.
Sous son toit tout le déracine, ses affections comme ses haines. Dans la personne de son père Chérubin, avare, taciturne et laid, il incarne et déteste la haute bourgeoisie grenobloise. Il déteste sa tante, Séraphie Gagnon, vieille fille aigre et bigote. Il déteste sa sœur Zénaïde, qu’il accuse d’être rapporteuse, et il ne découvrira qu’assez tard le mérite de