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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR




De Cività-Vecchia qu’il trouve ennuyeux comme la peste, Stendhal, en 1835, fait part de ses goûts et de ses désirs à son cousin Colomb, qui a la bonne fortune, à ses yeux, d’habiter sur les rives de la Seine : « Le vrai métier de l’animal est d’écrire un roman dans un grenier, car je préfère le plaisir d’écrire des folies à celui de porter un habit brodé qui coûte 800 francs. » Sans doute songe-t-il au Rouge et Noir qu’il composa ainsi dans ce Paris lointain, à une époque où les soucis d’argent empoisonnaient son existence mais où la conversation des gens d’esprit le dédommageait de tout.

Tandis que dans son Consulat, en dépit de quelques relations agréables, malgré la proximité de Rome où il demeure la moitié du temps, Stendhal s’ennuie à crever. Pour se distraire il noircit beaucoup de papier. Il commence de raconter sa vie : son enfance dans Henri Brulard, son séjour à Paris et ses voyages sous la Restauration avec les Souvenirs d’Egotisme. Il ébauche des