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énorme fermée avec une tresse de soie comme du temps de Louis XIV, et adressée à Son Excellence révérendissime monseigneur Fabrice del Dongo, premier grand vicaire du diocèse de Parme, chanoine, etc.

Mais, est-ce que je suis encore tout cela ? se dit-il en riant. L’épître de l’archevêque Landriani était un chef-d’œuvre de logique et de clarté ; elle n’avait pas moins de dix-neuf grandes pages, et racontait fort bien tout ce qui s’était passé à Parme à l’occasion de la mort de Giletti.

« Une armée française commandée par le maréchal Ney et marchant sur la ville n’aurait pas produit plus d’effet, lui disait le bon archevêque ; à l’exception de la duchesse et de moi, mon très-cher fils, tout le monde croit que vous vous êtes donné le plaisir de tuer l’histrion Gilletti. Ce malheur vous fût-il arrivé, ce sont de ces choses qu’on assoupit avec deux cents louis et une absence de six mois ; mais la Raversi veut renverser le comte Mosca à l’aide de cet incident. Ce n’est point l’affreux péché du meurtre que le public blâme en vous, c’est uniquement la maladresse ou plutôt l’insolence de ne pas avoir daigné recourir à un bulo (sorte de fier-à-bras subalterne). Je vous traduis ici en termes