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l’agace bientôt et, à mesure que le temps passe, il cherche suivant la pente de son esprit moins la pompe du langage que la clarté des idées. Il vise également au mouvement, à la vivacité des phrases. Mais ce sont surtout des nuances de sentiment, des analyses plus serrées et des explications nouvelles que nous le voyons ajouter à son texte primitif. Et ces corrections, on peut dire qu’il y travailla jusqu’à sa mort.

Pour le familier de Stendhal comme pour le simple curieux de lettres, ces corrections ont un intérêt considérable. On les trouvera dans l’excellente édition critique de MM. Arbelet et Champion. Pour moi, je ne devais pas ici tenir compte d’un travail que l’auteur n’a pu mettre au point et qui, demeuré inachevé, beaucoup plus poussé pour le début du roman que pour la fin, désaxe davantage l’œuvre entière qu’il avait au contraire pour but d’équilibrer. Je ne pouvais pas davantage choisir entre des variantes parfois contradictoires sans rien qui me pût indiquer ce que Stendhal aurait conservé ou ce qu’il aurait sacrifié. Souvent aussi, Stendhal, par peur de la platitude, a détruit son exquise simplicité et abîmé sa première version d’un tour toujours si vif, si alerte, si naturel. Aussi ai-je cru