la route quelque voiture qui me conduirait jusqu’à Milan, où certes ma première visite sera pour porter mes plaintes au général commandant la province.
Le maréchal-des-logis parut soulagé d’un grand poids.
— Eh bien ! général, vous êtes arrêté, et je vais vous conduire à Milan. Et vous, qui êtes-vous ? dit-il à Fabrice.
— Mon fils, reprit la comtesse Ascagne, fils du général de division Pietranera.
— Sans passe-port, madame la comtesse ? dit le maréchal-des-logis fort radouci.
— À son âge il n’en a jamais pris ; il ne voyage jamais seul, il est toujours avec moi.
Pendant ce colloque, le général Conti faisait de la dignité de plus en plus offensée avec les gendarmes.
— Pas tant de paroles, lui dit l’un d’eux, vous êtes arrêté, suffit !
— Vous serez trop heureux, dit le maréchal-des-logis, que nous consentions à ce que vous louiez un cheval de quelque paysan ; autrement, malgré la poussière et la chaleur, et le grade de chambellan de Parme, vous marcherez fort bien à pied au milieu de nos chevaux.
Le général se mit à jurer.
— Veux-tu bien te taire ! reprit le gendarme. Où est ton uniforme de général ?