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Severina, et qu’il n’a fait que réunir en un même personnage Vannozza Farnèse et Maria San Severino. Nous savons de même qu’il doit encore aux Chroniques du XVe siècle qui lui servaient sans cesse d’excitant intellectuel maints autres petils détails et parmi eux tout l’épisode de la Fausta. Mais cet épisode, il le transposa sur le mode comique et de la sombre tragédie que lui indiquaient les textes, il fit surtout une farce gracieuse et plaisante. Par ailleurs, M. Lucas-Dubreton a recherché ce que l’imaginaire Ferrante Palla pouvait devoir au personnage réel de Ferrante Pallavicino. D’autres scoliastes ont remarqué combien la captivité de Fabrice rappelle celle du Comte Andryane qui fut prisonnier au Spielberg et dont Beyle du reste, dans une note de son roman, cite les Mémoires, les jugeant « amusant comme un conte, et qui resteront comme Tacite. » Il y aurait aussi à élucider les rapports probables entre la principauté de Parme du roman et ce que Stendhal avait appris de la principauté de Modène au début du XIXe siècle. Il nous importe en outre assez peu de savoir si le Comte Mosca fut peint d’après Metternich ou le Comte Saurau. Il est plus amusant de retrouver surtout dans ce souple diplomate beaucoup de traits qui appartiennent en propre à l’auteur peignant sa double nature,