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plusieurs enfants. Ses amours avec Cleria, ajoute la Chronique, durèrent longtemps et avec un tel secret qu’il n’en résulta aucun scandale.

M. Pierre Martino, qui a élucidé admirablement toutes les clés partielles et complexes de La Chartreuse de Parme, a bien montré ce que Stendhal doit au conteur italien : « La vie d’Alexandre Farnèse est devenue celle de Fabrice del Dongo. Vannozza s’appelle la San Severina ; Rodric est le Comte Mosca. C’est le crédit de la San Severina, maîtresse du premier Ministre, qui fait la fortune du neveu chéri ; la jeune femme enlevée par Alexandre a pris les traits d’une petite comédienne ; le Château Saint-Ange est devenu l’imaginaire Tour Farnèse ; les circonstances de l’évasion n’ont pas été modifiées, Fabrice devient coadjuteur de l’archevêque, comme Alexandre, cardinal. L’épisode des amours secrètes d’Alexandre et de Cleria a donné l’idée de la passion de Fabrice pour Clelia Conti. Stendhal a reproduit jusqu’à la circonstance d’un enfant né de cet amour. »

Voilà le noyau central autour duquel Stendhal a élaboré son œuvre. Et sans prendre indiquer ici toutes ses autres sources, nous mentionnerons qu’il a trouvé dans une autre partie de ses manuscrits romains le nom et l’état-civil de la San