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Vers 1833 il avait découvert une douzaine de gros manuscrits italiens relatant des historiettes peu connues. On peut aujourd’hui consulter à la Bibliothèque Nationale qui, grâce à la recommandation de Mérimée, les acquit après la mort de Stendhal, les quatorze volumes de copies d’où ont été tirés la plupart de ces récits alertes et passionnés réunis ensuite sous le titre de Chroniques italiennes. On y voit qu’une de ces Novelle est intitulée : « Origine delle grandezze della famiglia Farnese », et porte plusieurs notes de la main de Stendhal depuis celle du 17 mars 1834 où il se contente d’en souligner l’intérêt. Et, hypothèse troublante, la simple et sèche analyse de ce manuscrit assez bref semble le canevas réduit à sa plus schématique expression d’une Chartreuse décharnée et qui n’a pas encore incorporé sa sève propre et sa magnifique substance. Il nous est raconté que Vannozza Farnèse, gracieuse et belle, fait avec l’appui de son amant Roderic, de la famille Borgia, la fortune de son neveu Alexandre. Celui-ci, longtemps emprisonné au Château Saint-Ange pour avoir enlevé une jeune femme, réussit enfin à s’évader et plus tard obtint le chapeau de cardinal. Il continua néanmoins à mener une vie déréglée jusqu’au jour où, épris d’une fille noble nommée Cleria, il la traita comme sa femme et en eut