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journal de stendhal

Mme Delaitre qu’il a de l’esprit, mais elle ne lui en voit jamais d’agréable, il nose. Il est à craindre que, s’il continue à agir de même, il ne parte pour Lucques avant de l’avoir, et peut-être d’ici à deux mois sera-t-elle lasse de C[eranuto], qu’on lui a dit être une mauvaise tête, mais qui se conduit en niais. Voilà le résultat de six heures de conversation avec l’aimable chambellan. Du reste, toujours la même gaieté, le même brillant. Il a eu depuis moi un grand coup de sabre dans la cuisse, il est à mourir de rire en contant son affaire. Quel dommage que son attachement le transforme en niais dès l’antichambre de Mme Delaitre, qu’il m’a montrée au reste.


23, 24, 25.


Il y a eu ces jours-ci dans my heart* une bourrasque pendant laquelle, mécontent de moi et des autres, je tombai dans l’ennui. Je n’ai pas besoin de dire que je ne travaillais pas ; si je l’eusse fait j’eusse été du moins sans ennui.

Mais je me suis relevé de cet ennui-là d’une manière brillante.


26 avril.


Je me lève à sept heures et écris ceci à minuit passé. Je suis allé passer une heure et demie aux bois d’Albert, ce qui m’a disposé à une parfaite raison. J’ai lu jusqu’à deux heures où, parti de chez