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journal de stendhal

est toujours pour le parti de ne pas agir. C’est dommage.

C’est un peu le parti que je suis avec la dame du Val-de-Grâce. Ça n’empêche pas que l’autre soir, le 15, je crois[1], je n’aie fait un tour de jardin avec elle et Mme C, elle lisant a letter of her sister, and I* me serrant tout doucement contre elle pour garder cette position dans une promenade à trois dans une allée étroite et tortueuse ; il fallait que cette position ne déplût bien fort à aucun des deux. Pour moi, je sais qu’elle me charmait ; la divine volupté descendait dans mon cœur. Que pourrais-je ajouter après cette grande phrase ? Qu’elle se lassera de ses avances si je continue à faire le niais.


Écrit une lettre bien faite à Mme de M., non travaillée, et qui doit lui plaire.


18 avril 1810.


Premier jour de Longchamp. Je me lève et vois un temps magnifique, le plus beau jour de l’année. Il ne fait pas aussi clair dans mon âme. J’étais chagrin de ma prétendue bêtise de la veille, je me déplaisais. Je me rappelai les plaisanteries de Marie sur ma solitude, je trouvais les réponses aimables que j’aurais pu lui faire. En sortant du café de Foy,

  1. Commencement de la période of explicit passion, qui a fini le vendredi : kiss missed*.