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1810 — 2 mars.
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paris


27.

Je vais dîner avec Marie, elle s’ennuie devant moi, sans que je l’en empêche, ça détruit ou doit détruire l’impression d’hier. Le soir, chez ces dames*, où l’on s’ennuie, où l’esprit n’abonde pas, qu’on m’a trop vantées ; de là chez Mme Nardot qui me comble.


28.

Je sors de Figaro, délicieuse figure de Mars. Journée de printemps, long bain, Tom Jones, bonheur. Mlle Mars me fait retrouver mon cœur, que je croyais mort.


1er mars.

Tranquillité heureuse gagnée depuis deux ans. Lecture de l’histoire de la Révolution avec Crozet, interrompue par Madier*. On est, ma foi, bien bon si l’on prend cela pour de l’esprit. Le soir, visite à Mme de B…, un moment à la gaieté. La Forteresse du Danube*, vide. Beaucoup de monde, rêverie charmante pendant mon long voyage sur les boulevards.


2 mars 1810

Je m’ennuie à Molière (le Misanthrope et le Malade imaginaire) ; c’est par mauvais goût, ou