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1810 — 19 février.
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paris


18 février 1810.


Mlle Mars, chantant le vaudeville de Figaro, était, comme le disait M. Allard, la perfection du vaudeville. Le soir du 18, je lis les Affinités de Gœthe *, roman d’un homme d’un grand talent, mais qui pourrait toucher bien davantage ; il paraît que, par originalité, il a pris le chemin qu’il suit dans Werther et aussi dans Ottilie.


19, lundi.


Il se confirme que je suis auditeur. M. Mounier l’a dit, à ce qu’on a rapporté à Faure. Ce matin, je suis allé avec Crozet au Collège de France, où un sot expliquait Virgile * ; j’ai été sur le point de pouffer de rire devant son auditoire scandalisé. Jolies figures parmi ces jeunes gens. Nous avions entendu auparavant M. Pastoret*, qui ne pense pas.

Le soir, chez Mme Z. J’y allai à dix heures avec ennui et en faisant effort sur moi-même. J’y ai été naturel et très bien. J’ai été on ne peut pas plus content de Marie*. M. D[aru] m’a parlé avec toute la grâce possible de ma petite lettre. Comme je lui disais : « Ce sera la dernière », il m’a dit : « Mais non, continuez ; nous tâcherons de faire votre affaire. » Je serai présenté à Mme Estève*, excellente femme, à la juger d’après sa physionomie. Je suis heureux.