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1809 — 20 novembre.
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vienne

F. et B. ayant déserté. Les dames Jacq[ueminot] s’en vont. L’embarras d’un tête-à-tête augmente le froid, et je m’en vais attendre ses ordres dans le bureau.

Nous sortons. Ma voiture la mène, ainsi que M. D[aru], chez Mme la comtesse Bertrand, femme qui me paraît très aimable parce qu’elle trouve que je le suis un peu. Nous y trouvons une douzaine de g[énérau]x. Mme Bertrand me distingue et m’invite à la voir à Paris, d’une manière qui fera que j’irai. Elle est tout à fait Anglaise *, adore son mari, parle anglais, etc., et j’ai, à ses yeux, le grand mérite de paraître plaire à une autre femme qui a plus d’agréments qu’elle.

Nous allons chez le prince d’Eckmûhl*, mais je reste à lire dans ma voiture. Nous laissons Mme D[aru] et allons faire des visites chez Mme Guérin, bonne grosse polonaise au caractère allemand. Son mari paraît fûté, et du caractère ; il me semble tel, parce qu’il ressemble à M. R.*

Nous allons chez Mme Ott. Cette petite bossue paraît avoir de l’esprit. Elle et son mari me prennent d’abord pour M. D[aru], et enfin se retranchent à m’appeler M. le baron. Visite gaie et qui chasse un peu le froid timide. Nous rentrons un moment. Ensuite au clocher de Saint-Étienne *. Le tête-à-tête dans ce lieu si sûr m’a fait maudire my bashfulness * et, par conséquent, a augmenté le froid. De là, à la bénédiction de l’église des Franciscaines ; rien de remarquable. De là, à la maison. Il y avait