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journal de stendhal

quels sont ceux de ces messieurs qui ont couché ici. » Un instant après : « M. B[eyle], il vous demande. »

C’était pour nous ordonner de faire des ordres pour le départ du quartier général. Il bourra tout le monde. Je ne puis pas découvrir de raison morale de cette mauvaise humeur matinale. Il désirait beaucoup rejoindre l’empereur. J’en conclus qu’il a beaucoup de bile, et qu’il [est] dans cet état, où la situation naturelle est d’avoir de l’humeur.

Cependant, il est bien loin d’être, à mes yeux, un caractère bilieux.

Malheureusement pour nous, il n’y avait pas à la maison d’ordonnances. Il nous distribua donc des lettres à porter. Je partis vers les six heures, et marchai deux heures et demie dans Sanki-Polten. J’avais de l’humeur et beaucoup, la fatigue seule l’empêchait d’éclater. Enfin, je ne pus jamais trouver l’adresse de trois lettres (Launoy, Monny* et Nogare, etc.). Je revins à la maison, on avait pris du café et l’on partait. Dix minutes plus tard, la voiture de M[arti]al, dans laquelle je voyageais, parce que j’avais prêté ma place dans celle de Cuny à Lacombe, chargé du logement, dix minutes plus tard, je trouvais tout parti.

Je grimpai donc bien vite dans la voiture, très rageur. Nous arrivâmes vers les une heure à…*, assez petit village. Toutes les maisons ouvertes et dillées, mais rien de brûlé. La poste et la maison du curé seulement peuplées. Ce curé se conduit fort