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journal de stendhal

teu]r en chef Chambon *, fûmes retenus deux heures dans la ville par la division Oudinot qui, entrant par une porte et sortant par l’autre, nous barrait celle par laquelle nous devions passer pour aller à Pfeffenhausen*. Nous nous trompâmes net et, nous confiant partie aux faux renseignements qu’on nous donnait de toutes parts, partie à la carte, nous crûmes que pour aller à Pfeffenhausen il fallait retourner à Geisenfeld. Nous rencontrâmes sur la route…*


Enns*, le 5 mai 1809.


J’ai décrit les sensations et événements antérieurs à Burghausen * dans une lettre de huit pages à ma sœur* ; ça manque de profondeur et est enjolivé. Je l’ai portée jusqu’ici pour faire mon journal d’après elle, mais je n’en ai pas le temps.

Je meurs de sommeil en écrivant ceci, et M. Cuny s’endort à ma gauche ; à droite. Mure et Richard ont des mines de déterrés.

Je reprends à Lambach*. En sortant de chez la femme malade (la première idée qu’elle m’avait rappelée était la manière qu’ont les actrices allemandes de jouer la tragédie. C’est parfaitement ressemblant à la manière de parler de cette femme. Ces actrices donnent à tous les rôles la couleur lente, faible et rêveuse de celui d’Ophélie.) En sortant, dis-je, de chez cette femme, nous allâmes chercher