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1809 — 23 avril.
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allemagne

dormait, et ne se réveillait qu’en étant sur le point de tomber en arrière ou en avant. Nous restâmes chez ce brave homme de dix heures à onze un quart, sans nous fâcher et sans pouvoir obtenir un billet. Montbadon nous servit d’interprète, moi j’avais envie de rire en voyant cette figure chancelante. Nous eûmes enfin un billet et vînmes frapper à une auberge (no 17) après avoir erré longtemps pour trouver ce numéro fatal. Tout était plein et couché, on ne nous ouvrit qu’au bout d’un grand quart d’heure. Nous visitâmes toutes les chambres, notamment une où le maître de la maison tenait son enfant et où la chaleur était extrême. Enfin, un ami de M. C. nous permit de coucher sur de la paille dans une chambre, d’où je sors ce matin tout souillé de crotte et de poussière.


23 avril.


Landshut, le 23 avril, dans la maison du comte de Portia, à côté du grand clocher[1].

Rien de nouveau pendant les deux derniers jours de mon séjour à Ingolstadt (les 20 et 21). Seulement, à table j’entreprends à expliquer à M. D[aru], qui parlait du cabinet de l’abbé Morellet, où les dictionnaires de toutes les langues

  1. Je travaillai sans cesse avec l’emp[ereur]. Toutes mes relations avec le grand homme passées sous silence, pour ne pas me compromettre. 1813.