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journal de stendhal

de la terre de l’Anglaise ; nous allons dîner Montereau-Faut-Yonne, bien. La terre de la véritable Anglaise, snugness* ; genre un peu hollandais du jardin ; on a fui toute vue. De là, retour par Nangis, où nous couchons. De là à Paris par une triste terre près Grosbois. C’est à Nangis et pour le nombre de journaux de la terre de ce nom que notre ami manque de politique et de flexibilité.


Vendredi 18 mai 1810.


Sans être timide et sans faire de gaucheries, je n’ai pas eu à Saint-Cloud la liberté et la gaieté de Versailles. Ce n’est pas tout à fait ma faute : nous étions mesdames Nardot, Eliott, D[aru], et moi. La mère et la fille ont parlé toujours ensemble, Mme Eliott a fait des points d’admiration à tout. Réellement, il y a de jolis tableaux à Saint-Cloud. J’ai été extrêmement content de la tête de Phèdre par Guérin*. J’ai éprouvé pour la vingtième fois que l’avocat du diable gâtait dans ma mémoire les choses qui appartiennent à ce que j’aime, et cela sous prétexte d’être impartial[1]. L’Hippolyte est trop celui de Racine : un jeune homme noble et sans passions. J’ai trouvé les Deux Agars et la Fuite en Égypte de Van der Werf encore plus beaux que je ne m’en souvenais. Les ameublements sont beaux : de beaux

  1. Bon *. 1813.