« Vous ne l’avez pas assez forte pour cela, ça la fera pousser.
— Oh ! non ; c’est plus propre, et d’ailleurs, en ne la faisant pas, le second jour elle est comme une râpe, et ça coupe ma cravate tout de suite. »
Bonne manière de peindre un caractère. C’est le seul trait marqué du sien. Peut-être la susceptibilité vient-elle après.
Je rentre à minuit de chez Mme Est[ève]. J’y ai
été à mon aise sur-le-champ. On y a fait des jeux, je
suis content de ma manière d’y être ; quelqu’un
qui aurait fait attention à moi m’aurait trouvé l’un
des quatre ou cinq hommes les plus gais, et il y en
avait douze ou quinze.
Je suis allé auparavant chez Mme Roman ; j’y ai trouvé la comtesse Palfy, qui m’a constamment regardé avec intérêt : « Vous êtes venu bien tard ! »
Elle a toujours cherché à me prendre la main. J’ai légèrement serré la sienne, mais j’ai eu tort de ne pas l’embrasser dans le petit cabinet ; nous n’y étions que deux hommes et j’étais même autorisé à le faire par la pénitence qu’elle subissait. Je prends mon grand courage et je décide que je donnerai un baiser sous sa joue ou sur sa main à la première occasion. On finit par mépriser ce nigaud qui ne profite de rien. Il baisera une main restée par hasard sur la cheminée, on lui dira : « Que vous êtes