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INTRODUCTION


Les ouvrages autobiographiques d’Henri Beyle offrent à l’historien de sa vie et de sa pensée des documents d’une valeur inestimable et cependant diverse. Il faut avant tout faire ce qu’on appelle en histoire la critique des sources, et discerner dans chaque œuvre la part de la vérité et celle de l’erreur plus ou moins volontaire.

La Vie de Henri Brulard est écrite presque un demi-siècle après les événements, et écrite pour le public par un écrivain déjà connu, membre du corps diplomatique, chevalier de la Légion d’Honneur, et qui, inconsciemment et de la meilleure foi du monde, pose un peu pour la galerie.

Les Souvenirs d’Égotisme ont été rédigés moins longtemps après les événements, mais ils sont également destinés à être lus un jour[1] par quelque

  1. « À n’imprimer que dix ans au moins après mon départ, par délicatesse pour les personnes nommées. » (Souvenirs d’Égotisme, éd. Casimir Stryienski (Paris, 1892), page 1, note 1.)