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séquences jusque dans leurs effets les plus éloignés. Le caractère espagnol fait une belle opposition avec l’esprit français ; dur, brusque, peu élégant, plein d’un orgueil sauvage, jamais occupé des autres : c’est exactement le contraste du xve siècle avec le XVIIIe.

L’Espagne m’est bien utile pour une comparaison : le seul peuple qui ait su résister à Napoléon me semble absolument pur d’honneur-bête, et de ce qu’il y a de bête dans l’honneur.

Au lieu de faire de belles ordonnances militaires, de changer d’uniforme tous les six mois et de porter de grands éperons, il a le général no importa[1].

  1. Voir les charmantes Lettres de M. Pecchio. L’Italie est pleine de gens de cette force ; mais, au lieu de se produire, ils se tiennent tranquilles : Paese della virtu sconosciuta.