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de janvier 1822, tonnant contre Mozart et les Nozze di Figaro, écrit dans un pays où l’on joue le Citizen. Mais ce sont les aristocrates qui, par tout pays, achètent et jugent un journal littéraire et la littérature ; et depuis quatre ans, ceux d’Angleterre ont fait alliance avec les évêques) ; celui des trois pays où il y a, ce me semble, le moins d’hypocrisie, c’est l’Irlande ; on y trouve, au contraire, une vivacité étourdie et fort aimable. En Écosse, il y a la stricte observance le dimanche, mais le lundi on danse avec une joie et un abandon inconnus à Londres. Il y a beaucoup d’amour dans la classe des paysans en Écosse. La toute puissance de l’imagination a francisé ce pays au xvie siècle.

Le terrible défaut de la société anglaise, celui qui, en un jour donné, crée une plus grande quantité de tristesse que la dette et ses conséquences, et même que la guerre à mort des riches contre les pauvres, c’est cette phrase que l’on me disait cet automne à Croydon, en présence de la belle statue de l’évêque : « Dans le monde aucun homme ne veut se mettre en avant de peur d’être déçu dans son attente. »

Qu’on juge quelles lois sous le nom de pudeur de tels hommes doivent imposer à leurs femmes et à leurs maîtresses !