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que celui de M. Beattie, le poète (voir sa vie écrite par un ami intime), est malheureusement assez commun en Angleterre. Pour le prêtre honnête homme malgré sa place, voir les lettres de l’évêque de Landaff[1].]

On croirait l’Irlande assez malheureuse, ensanglantée comme elle l’est depuis deux siècles par la tyrannie peureuse et cruelle de l’Angleterre ; mais ici fait son entrée dans l’état moral de l’Irlande un personnage terrible : le prêtre

Depuis deux siècles l’Irlande est à peu près aussi mal gouvernée que la Sicile. Un parallèle approfondi de ces deux îles, en un volume de 500 pages, fâcherait bien des gens, et ferait tomber dans le ridicule bien des théories respectées. Ce qui est évident c’est que le plus heureux de ces deux pays, également gouvernés par des fous, au seul profit du petit nombre, c’est la Sicile. Ses gouvernants lui ont au moins laissé l’amour et la volupté ; ils les lui auraient bien ravis aussi comme tout le reste, mais grâce au ciel il y a peu en Sicile de ce mal moral appelé loi et gouvernement[2].

  1. Réfuter autrement que par des injures le portrait d’une certaine classe d’Anglais présenté dans ces trois ouvrages, me semble la chose impossible. Satanic school.
  2. J’appelle mal moral, en 1822, tout gouvernement qui n’a pas les deux chambres ; il n’y a d’exception que lorsque le chef du gouvernement est grand par la probité, miracle qui se voit en Saxe et à Naples.