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Anglaise accomplie, destinée à satisfaire pleinement à toutes les convenances et à donner à un mari toutes les jouissances de l’orgueil aristocratique le plus maladif et un bonheur à mourir d’ennui[1].

Dans les grandes enfilades de quinze ou vingt pièces extrêmement fraîches et fort sombres, où les femmes italiennes passent leur vie mollement couchées sur des divans fort bas, elles entendent parler d’amour ou de musique six heures de la journée. Le soir au théâtre, cachées dans leur loge pendant quatre heures, elles entendent parler de musique ou d’amour.

Donc, outre le climat, la constitution de la vie est aussi favorable à la musique et à l’amour en Espagne et en Italie, qu’elle leur est contraire en Angleterre.

Je ne blâme ni n’approuve, j’observe.

  1. Voir Richardson. Les mœurs de la famille des Harlowe, traduites en manières modernes, sont fréquentes en Angleterre ; leurs domestiques valent mieux qu’eux.