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DE L’AMOUR

truite par Phanette de Gantelmes sa tante, dame de Romanin ; que « toutes deux romansoyent promptement en toute sorte de rithme provensalle, suyvant ce qu’en a escrit le monge des Isles d’Or, les œuvres desquelles rendent ample tesmoignage de leur doctrine… Il est vray (dict le monge) que Phanette ou Estephanette, comme très excellente en la poésie, avoit une fureur ou inspiration divine, laquelle fureur estoit estimée un vray don de Dieu ; elles estoyent accompagnées de plusieurs..... dames illustres et généreuses[1] de Provence, qui fleurissoyent de ce temps en Avignon, lorsque la cour romaine y résidoit, qui s’adonnoyent à l’estude des lettres, tenans cour d’amour ouverte et y deffinissoyent les questions d’amour qui y estoyent proposées et envoyées…

» Guillen et Pierre Balz et Loys des Las-

  1. « Johanne, dame de Baulx,
    « Huguette de Forcarquier, dame de Trects,
    « Briande d’Agoult, comtesse de la Lune,
    « Mabille de Villeneufve, dame de Vence,
    « Béatrix d’Agoult, dame de Sault,
    « Ysoarde de Roquefueilh, dame d’Ansoys,
    « Anne, vicomtesse de Tallard,
    « Blanche de Flassans, surnommée Blankaffour,
    « Doulce, de Monstiers, dame de Clumane,
    « Antonette de Cadenet, dame de Lambesc,
    « Magdalène de Sallon, dame dudict lieu,
    « Rixende de Puyverd, dame de Trans. »
    Nostradamus, page 217.