Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Byron, ni Monti, ni Pellico ; mais il y a chez nous plus de gens d’esprit éclairés, agréables et au niveau des lumières du siècle qu’en Angleterre ou en Italie. C’est pour cela que les discussions de notre chambre des députés, en 1822, sont si supérieures à celles du parlement d’Angleterre ; et que quand un libéral d’Angleterre vient en France, nous sommes tout surpris de lui trouver plusieurs opinions gothiques.

Un artiste romain écrivait de Paris :

« Je me déplais infiniment ici ; je crois que c’est parce que je n’ai pas le loisir d’aimer à mon gré. Ici, la sensibilité se dépense goutte à goutte à mesure qu’elle se forme, et de manière, au moins pour moi, à fatiguer la source. À Rome, par le peu d’intérêt des événements de chaque jour, par le sommeil de la vie extérieure, la sensibilité s’amoncèle au profit des passions. »