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CHAPITRE XLIII

De l’Italie.


Le bonheur de l’Italie est d’être laissée à l’inspiration du moment, bonheur partagé jusqu’à un certain point par l’Allemagne et l’Angleterre.

De plus, l’Italie est un pays où l’utile qui fut la vertu des républiques du moyen âge[1], n’a pas été détrôné par l’honneur ou la vertu arrangée à l’usage des rois[2],

  1. G. Pecchio nelle sue vivacissime lettere ad una bella giovane inglese sopra la Spagna libera, laquale è un medioevo, non redivivo, ma sempre vivo, dice, pagina 60 :
    « Lo scopo degli Spagnuoli non era la gloria, ma la indipendenza. Se gli Spagnuoli non si fossero battuti che per l’onore, la guerra era finita colla bataglia di Tudela. L’onore è di una natura bizarra ; macchiato una volta, perde tutta la forza per agire… L’esercito di linea spagnuolo, imbevuto anch’egli dei pregiudizi dell’onore (vale a dire fatto europeo moderno), vinto che fosse, si sbandava col pensiero che tutto coll’onore era perduto, etc. »
  2. Un homme s’honore en 1620, en disant sans cesse, et le plus servilement qu’il peut : « Le roi mon maître (voir les mémoires de Noailles, de Torcy et de tous les ambassadeurs de Louis XIV) ; c’est tout simple : par ce tour de phrase, il proclame le rang qu’il occupe parmi les sujets. Ce rang qu’il tient du roi remplace dans l’attention et dans l’estime de ces hommes le rang qu’il tenait dans la Rome antique de l’opinion de ses concitoyens qui l’avaient vu combattre à Trasimène et parler au Forum. On bat en brèche la monarchie absolue en ruinant la vanité et ses ouvrages avancés qu’elle appelle les convenances. La dispute entre Shakespeare et Racine n’est qu’une des formes de la dispute entre Louis XIV et la Charte.