suivent le système de conduite qu’elles croient sincèrement le chemin du bonheur. N’y a-t-il pas un peu de manque de courage accompagné d’un peu de vengeance basse au fond du cœur d’une prude ? Voir la mauvaise humeur de madame Deshoulières dans ses derniers jours.
Rien de plus indulgent parce que rien n’est plus heureux que la vertu de bonne foi ; mais mistress Hutchinson elle-même manque d’indulgence.
Immédiatement après ce bonheur vient celui d’une femme jeune, jolie, facile, qui ne se fait point de reproches. À Messine on disait du mal de la contessina Vicenzella : « Que voulez-vous, disait-elle, je suis jeune, libre, riche, et peut-être pas laide. J’en souhaite autant à toutes les femmes de Messine. » Cette femme charmante, et qui ne voulut jamais avoir pour moi que de l’amitié, est celle qui m’a fait connaître les douces poésies de l’abbé Melli, en dialecte sicilien ; poésies délicieuses, quoique gâtées encore par la mythologie.