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moquer d’elle en secret, absolument libre d’enthousiasme, un peu jalouse des gens qui ont vu de grandes choses à la suite de Napoléon, telle était la jeunesse de ce temps-là, plus estimable qu’aimable. Elle amenait forcément le gouvernement au rabais du centre gauche. Ce caractère de la jeunesse se retrouvait jusque parmi les conscrits, dont chacun n’aspire qu’à finir son temps.

Toutes les éducations, données exprès ou par hasard, forment les hommes pour une certaine époque de la vie. L’éducation du siècle de Louis XV plaçait à vingt-cinq ans le plus beau moment de ses élèves[1].

C’est à quarante que les jeunes gens de ce temps-là seront le mieux, ils auront perdu la méfiance et la prétention, et gagné l’aisance et la gaieté.

101.
Discussion entre l’homme de bonne foi et l’homme d’académie

« Dans cette discussion avec l’académicien, toujours l’académicien se sauvait en reprenant de petites dates, et autres semblables erreurs de peu d’importance ; mais la conséquence et qualification naturelle des choses, il niait toujours, ou sem-

  1. M. de Francueil, quand il portait trop de poudre. Mémoires de Mme d’Épinay.