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fait que, dans les sociétés les plus distinguées, les rafraîchissements consistent en grands verres d’eau. Mais on y rit.

Maintenant, il y a plus de liberté en Angleterre qu’en Prusse. Le climat est le même que celui de Kœnigsberg, de Berlin, de Varsovie, villes qui sont loin de marquer par leur tristesse. Les classes ouvrières y ont moins de sécurité et y boivent tout aussi peu de vin qu’en Angleterre, elles sont beaucoup plus mal vêtues.

Les aristocraties de Venise et de Vienne ne sont pas tristes.

Je ne vois qu’une différence, dans les pays gais, on lit peu la Bible et il y a de la galanterie. Je demande pardon de revenir souvent sur une démonstration dont je doute. Je supprime vingt faits dans le sens du précédent.

97.

Je viens de voir, dans un beau château, près de Paris, un jeune homme très joli, fort spirituel, très riche, de moins de vingt ans ; le hasard l’y a laissé presque seul, et pendant longtemps, avec une fort belle fille de dix-huit ans, pleine de talents, de l’esprit le plus distingué, fort riche aussi. Qui ne se serait attendu à une passion ? Rien moins que cela, l’affectation