Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

51.

C’est une réflexion commune ; mais que sous ce prétexte l’on oublie de croire que tous les jours les âmes qui sentent deviennent plus rares, et les esprits cultivés plus communs.

52.
Orgueil féminin.
Bologne, 18 avril, deux heures du matin.

Je viens de voir un exemple frappant, mais tout calcul fait, il faudrait quinze pages pour en donner une idée juste, j’aimerais mieux, si j’en avais le courage, noter les conséquences de ce que j’ai vu à n’en pas douter. Voilà donc une conviction qu’il faut renoncer à communiquer. Il y a trop de petites circonstances. Cet orgueil est l’opposé de la vanité française. Autant que je puis m’en souvenir, le seul ouvrage où je l’aie vu esquissé, c’est la partie des Mémoires de madame Roland, où elle conte les petits raisonnements qu’elle faisait étant fille.

53.

En France, la plupart des femmes ne font aucun cas d’un jeune homme jusqu’à ce