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tion devant le faiseur. Il faut que dans une famille de quatre ou cinq enfants, il y en ait toujours un de malade, puisque la moitié des enfants meurt avant sept ans, et dans ce pays, dès qu’un des bambins est malade, la mère ne sort plus. Je les vois trouver un plaisir indicible à être caressées par leurs enfants. Peu à peu elles perdent toutes leurs idées. C’est comme à Philadelphie. Des jeunes filles de la gaieté la plus folle et la plus innocente y deviennent, en moins d’un an, les plus ennuyeuses des femmes. Pour en finir sur les mariages de l’Allemagne protestante, la dot de la femme est à peu près nulle à cause des fiefs. Mademoiselle de Diesdorff, fille d’un homme qui a quarante mille livres de rente, aura peut-être deux mille écus de dot (sept mille cinq cents francs).

« M. de Mermann a eu quatre mille écus de sa femme.

« Le supplément de dot est payable en vanité, à la cour. « On trouverait dans la bourgeoisie, me disait Mermann, des partis de cent ou cent cinquante mille écus (six cent mille francs au lieu de quinze). Mais on ne peut plus être présenté à la cour, on est sequestré de toute société ou se trouve un prince, ou une princesse, c’est affreux. » Ce sont ses termes et c’était le cri du cœur.