CHAPITRE LV
ais les femmes sont chargées des petits
travaux du ménage. — Mon colonel
M. S*** a quatre filles, élevées dans
les meilleurs principes, c’est-à—dire qu’elles
travaillent toute la journée ; quand j’arrive
elles chantent la musique de Rossini que je
leur ai apportée de Naples ; du reste elles
lisent la Bible de Royaumont, elles apprennent
le bête de l’histoire, c’est-à—dire les
tables chronologiques et les vers de le
Ragois ; elles savent beaucoup de géographie,
font des broderies admirables, et j’estime
que chacune de ces jolies petites filles
peut gagner, par son travail, huit sous par
jour. Pour trois cents journées cela fait
quatre cent quatre-vingts francs par an,
c’est moins que ce qu’on donne à l’un de
leurs maîtres. C’est pour quatre cent quatre
vingts francs par an qu’elles perdent à
jamais le temps pendant lequel il est donné
à la machine humaine d’acquérir des
idées.
Si les femmes lisent avec plaisir les