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CHAPITRE LIV

De l’éducation des femmes


Par l’actuelle éducation des jeunes filles, qui est le fruit du hasard et du plus sot orgueil, nous laissons oisives chez elles les facultés les plus brillantes et les plus riches en bonheur pour elles-mêmes et pour nous. Mais quel est l’homme prudent qui ne se soit écrié au moins une fois en sa vie :

Une femme en sait toujours assez,
Quand la capacité de son esprit se hausse
À connaître un pourpoint d’avec un haut-de-chausse.

Les femmes savantes, acte II, scène vii.

À Paris, la première louange pour une jeune fille à marier est cette phrase : Elle a beaucoup de douceur dans le caractère, et par habitude moutonne, rien ne fait plus d’effet sur les sots épouseurs. Voyez-les deux ans après, déjeunant tête à tête avec leur femme par un temps sombre, la casquette sur la tête et entourés de trois grands laquais.

On a vu porter aux États-Unis, en 1818, une loi qui condamne à trente-quatre