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— Je lui en porterai volontiers, répondit la jeune fille ; et là-dessus elle courut aussitôt vers Om-el-Bonain pour lui donner des nouvelles de Oueddah. Prends garde à ce que tu dis ! s’écria celle-ci : Quoi ! Oueddah est vivant ? — Assurément, dit la jeune fille. — Va lui dire, poursuivit alors Om-el-Bonain, de ne point s’écarter jusqu’à ce qu’il lui arrive un messager de ma part. Elle prit ensuite ses mesures pour introduire Oueddahh chez elle, où elle le garda caché dans un coffre. Elle l’en faisait sortir pour être avec lui quand elle se croyait en sûreté ; et quand il arrivait quelqu’un qui aurait pu le voir, elle le faisait rentrer dans le coffre.

Il arriva un jour que l’on apporta à Oualid une perle, et il dit à l’un de ses serviteurs : Prends cette perle et porte-la à Om-el-Bonain. Le serviteur prit la perle et la porta à Om-el-Bonain. Ne s’étant pas fait annoncer il entra chez elle dans un moment où elle était avec Oueddah, de sorte qu’il put lancer un coup d’œil dans l’appartement de Om-el-Bonain sans que celle-ci y prît garde. Le serviteur de Oualid s’acquitta de sa commission et demanda quelque chose à Om-el-Bonain pour le bijou qu’il lui avait apporté. Elle le refusa sévèrement, et lui fit une réprimande. Le serviteur sortit courroucé