qui nous occupaient ; il nous raconta, en effet, des choses dont le hasard l’avait rendu le confident, et qui leur donnaient un aspect tout nouveau. Je repris mon programme de concert, et j’ajoutai ces nouvelles circonstances.
Ce recueil de particularités sur l’amour a été continué de la même manière, au crayon et sur des chiffons de papier, pris dans les salons où j’entendais raconter les anecdotes. Bientôt je cherchai une loi commune pour reconnaître les divers degrés. Deux mois après, la peur d’être pris pour un carbonaro me fit revenir à Paris, seulement pour quelques mois, à ce que je croyais ; mais jamais je n’ai revu Milan, où j’avais passé sept années.
À Paris je mourais d’ennui ; j’eus l’idée de m’occuper encore de l’aimable pays d’où la peur m’avait chassé ; je réunis en liasse mes morceaux de papier, et je fis cadeau du cahier à un libraire ; mais bientôt une difficulté survint ; l’imprimeur déclara qu’il lui était impossible de travailler sur des notes écrites au crayon. Je vis bien qu’il trouvait cette sorte de copie au-dessous de sa dignité. Le jeune apprenti d’imprimerie qui me rapportait mes notes paraissait tout honteux du mauvais compliment dont on l’avait chargé ; il savait écrire : je lui dictai les notes au crayon.