CHAPITRE XXIV
e conseille à la plupart des gens nés
dans le Nord de passer le présent
chapitre. C’est une dissertation obscure
sur quelques phénomènes relatifs à
l’oranger, arbre qui ne croît ou qui ne parvient
à toute sa hauteur qu’en Italie et en
Espagne. Pour être intelligible ailleurs,
j’aurais dû diminuer les faits.
C’est à quoi je n’aurais pas manqué, si j’avais eu le dessein un seul instant d’écrire un livre généralement agréable. Mais le ciel m’ayant refusé le talent littéraire, j’ai uniquement pensé à décrire avec toute la maussaderie de la science, mais aussi avec toute son exactitude, certains faits dont un séjour prolongé dans la patrie de l’oranger m’a rendu l’involontaire témoin. Frédéric le Grand ou tel autre homme distingué du Nord, qui n’a jamais eu d’occasion de voir l’oranger en pleine terre, m’aurait sans doute nié les faits suivants et nié de bonne foi. Je respecte infiniment la bonne foi, et je vois son pourquoi.