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prix en conversation. As-tu commencé La Harpe ? Je crois que oui, mais je pense que tu n’as pas osé aborder Plutarque : je crois cependant que tu feras bien de le lire. Tu y verras la peinture des mœurs antiques, et cela est très essentiel, parce que sans cesse on en parle, et on en parle mal. Avec le temps et après Plutarque, tu pourras lire les Lettres à Émilie sur la Mythologie, de Demoustier. Je te prie, lorsque tu feras la recherche du Cours de Littérature de M.  Dubois[1], dans mes papiers, de bien chercher si tu ne trouves pas un cahier intitulé Selmours[2]. Si tu le trouves, je te prie de le prendre et de le renfermer dans quelque coin où personne n’aille le déterrer. Ne dis rien de cela à personne, et si tu l’as, perds la mauvaise habitude de lire jamais à personne les lettres que je t’écris.

Comment va le piano ? Comment va l’instruction des religieuses ? Tâche de te faire apprendre un peu de mathématique, cela est on ne peut plus essentiel. Si J’étais à Grenoble, je m’en chargerais avec plaisir ; n’y étant pas, je pense que M. David pourrait te donner quelques

  1. Dubois-Fontanelle, voir la lettre suivante.
  2. Selmours était une pièce que le jeune Beyle avait tiré de la lectures de Florian, (Cf, Théâtre, Édition du Divan, t. I, p. 3.